Il s'agit de faire face... {PV: House}

« Nous avions un accord, Deux heures de consultations par jour, Minimum ! Et ça pendant une semaine ! » S’écriait Le Docteur Lisa Cuddy, les mains sur les hanches, après avoir fait une entrée fracassante dans son bureau.

Gregory House était alors tranquillement en train de jouer à son tout nouveau jeu vidéo, heureux d’être passé si facilement au niveau suivant, et surtout, surpris que personne ne soit venu le déranger depuis le début de la matinée. Il avait visiblement parlé ou pensé trop vite car sa collègue était alors apparus quelques minutes plus tard, hors d’elle. Quelle idée aussi de faire un paris avec elle ! Il aurait du se douter qu’il y avait de l’eau dans le gaz avec cette affaire de femme enceinte. Résultat, alors qu’ils avaient mis en jeu leurs heures de consultation (lui exultant déjà en sachant qu’il n’aurait pas à les faire), House avait perdu et se retrouvait avec deux heures à faire en plus des siennes. Oui oui, ils avaient un accord. Oui, il aurait du être au rez-de-chaussez en train de consulter ses patients. Oui… Mais non. House étant ce qu’il était, il avait dix bonnes raisons pour ne pas faire ce qu’on lui disait : 1/ L’esprit de contradiction. Vous savez ce que c’est, on vous dit de faire quelques choses et par fierté, vous faites exactement le contraire pour faire enrager l’autre. 2/ Il ne faisait déjà pas ses propres consultations, alors faire celles de Lisa Cuddy… Trop drôle ! Même pas en rêve ! Cependant, face à sa collègue dont on voyait presque la fumée sortir de sa tête, House se dit qu’il valait mieux faire ces deux malheureuses heures plutôt que de l’avoir sur le dos pendant toute la journée. Il pouvait toujours faire semblant de voir ses patients, comme d’habitude. Il irait s’installer dans une salle, prétextant qu’il était avec Mr Bidule et au lieu de cela, il s’allongerait sur la table de consultation et regarderait un épisode de son feuilleton favoris. Parfait… Marché conclu alors ! House éteignit donc son jeu et se leva rapidement. Il attrapa sa canne et se dirigeait déjà vers la sortie en boitant. Aussitôt Lisa Cuddy fronça les sourcils, étonnée par un tel revirement, et surtout, sans qu’elle n’ait eu besoin d’argumenter, faisant face à ses sarcasmes et ses blagues idiotes.

« Pas de contestations ? Pas de disputes et de vêtements déchirés ? »

Alors que House arrivait à sa hauteur, il fit une pause, et baissa les yeux vers ses vêtements. Il fit mine de réfléchir avant de répondre :

« Hum… non ! J’adore mon T-Shirt ! »

Et il quitta son bureau en direction de l’ascenseur. Et dire qu’il avait dit qu’il ne voulait pas qu’on le dérange, lorsqu’il était arrivé ce matin à 8h. C’était loupé. Un soupire s’échappa de la bouche du médecin alors qu’il pressait sur le bouton ‘RDC’. C’est partis. Deux heures. Deux heures. Oh et puis ce n’était pas grand chose deux heures. Il pouvait toujours faire la sieste. En plus, on était quoi… Mardi. Il y avait peu de patient, le mardi.

« Oh Excusez moi ! »

Dit une jeune femme en lui rentrant dedans, à peine eut-il mit le pied hors de l’ascenseur. Ok. Révision des choses. Il y avait du monde le mardi. Ses yeux parcoururent les lieux, alors que tout le personnel soignant bougeait dans tous les sens, et que des dizaines et des dizaines de patients se promenaient ou se plaignaient à tout va. Deux heures… Rien que deux heures. S’il la jouait finement, il pourrait faire sa sieste sans que personne ne s’en rende compte. Ses pas le menèrent vers l’accueil, ou il attrapa un dossier au hasard. Pour ne pas trop attirer l’attention, il demanda à la secrétaire :

« Rien à signaler pour le Docteur House ? »

« Ah si ! Justement ! Une dame vient d’arriver, et ne veut voir personne d’autre que vous. Je lui ai dit que vous n’étiez pas là, mais ça ne l’a pas découragé, visiblement. »

La barbe, songea House, en se grattant la joue d’un geste irrité. Il aurait mieux fait de se taire et de passer en coup de vent. Ca lui aurait évité la corvée supplémentaire. Déjà la jeune femme de l’accueil relevait le nez et désignait quelques choses derrière lui avec son stylo.

« D’ailleurs, elle est juste derrière vous. »

S’attendant au pire, genre une vieille dame toute courbée, supportant tous les malheurs du monde et ayant une double fracture du tibia, Greg se retourna et se figea en apercevant Stacy. Par tous les dieux ! Ce n’était décidément pas son jour de chance. Immédiatement, il fit de nouveau face à la secrétaire et se pencha sur le bureau.

« Il n’y aurait pas un moyen d’éviter la demoiselle ? J’ai eu un petit accrochage avec elle la dernière fois, et j’ai pas envie de perdre mon temps en remontrance… J’ai des patients qui m’attendent moi ! »

Il avait chuchoté, une grimace barrant son visage. La secrétaire ayant l’habitude des tribulations de House, se contenta de secouer la tête, négativement, un petit sourire sadique aux lèvres. Voilà autre chose. Un nouveau soupire s’échappa des lèvres de House et il dut se résigner à se tourner une nouvelle fois vers sa future patiente. Mais qu’est-ce qu’elle faisait là ? Cela faisait plus d’un an qu’il ne l’avait pas vu, et honnêtement, il n’appréciait pas ce genre de surprise. Déjà, son ex relevait les yeux, se sentant observé et le vit. Bon, pour la fuite, c’était de nouveau loupé. Il fit alors un pas en avant puis s’arrêta devant elle.

« On peut dire que tu as le don d’être toujours là où on ne t’attend pas… »

Dit-il en guise de salutation, d’un ton morne. Pas très sympa, il fallait l’avouer. Mais on ne pouvait dire qu’ils s’étaient quitté en bon terme la dernière fois qu’ils s’étaient vu. Sa jambe boiteuse était toujours là pour le lui rappeler.

Gregory vit Stacy se lever rapidement, comme si elle craignait qu’il ne s’enfuit d’une minute à l’autre. La belle affaire. Elle aurait tôt fait de le rattraper, vu son handicap. Et à présent qu’il devait lui faire face, il raisonnait de la même manière qu’avec Lisa Cuddy, quelques minutes auparavant. Sans possibilité de fuite, autant affronter le problème de face pour être débarrassé de la ‘chose’ le plus rapidement possible. Le médecin était à présent appuyé sur sa canne, légèrement penché en avant, et retenait un grognement de dépit face au calme légendaire de son ex. Un simple bonjour. Pourquoi ne pas venir immédiatement aux faits. C’était une chose qu’il avait du mal à supporter. Etant donné que son passe temps favoris était d’enquiquiner tout le monde et de les pousser à bout, voir des personnes lui tenir tête avec calme avait le don de l’enrager. Mais Stacy avait eu un bon entrainement. Elle l’avait supporté dans les pires moments. Mais cela n’excusait pas tout, et n’expliquait rien. Un hurlement à vous déchiqueter les oreilles fit grimacer House et il se tourna vers la source de ce dérangement. Une petite fillette, pas plus haut que trois pommes, en sueur et dans les bras de sa mère, pleurait toutes les larmes de son corps et il leva les yeux au ciel. Qu’est-ce que les femmes pouvaient être chochottes ! Surtout quand elles étaient gamines ! Voyant que personne ne s’occupait d’eux et qu’elle ne semblait pas vouloir s’arrêter de pleurer ( Ou est-ce qu’on enlève les piles sur un tel spécimen ?), Greg soupira et décida d’intervenir. Il croisa brièvement le regard de Stacy mais se dirigea sans rien dire vers la petite fille. En voyant qu’un médecin semblait enfin s’intéresser à elles, la mère se redressa et adressa un regard implorant à Gregory.

« S’il vous plait… je ne comprend pas ce qu’elle a. Elle pleure depuis ce matin, et est en sueur, mais elle n’a pourtant pas de fièvre ! Je… »

House ignora les paroles débitées par la jeune femme et se contenta de prendre la tête de la petite fille entre ses deux mains. Cela eut le mérite de la calmer, même si elle le fixait avec des yeux arrondis et que sa lèvre supérieur tremblait encore. En effet, pas de fièvre. Il passa vivement ses doigts sur le poignet de la fille. Pouls réguliers. Quelques choses retint cependant son attention. La fillette ne respirait que par la bouche (comment avait-elle survécu en hurlant ainsi, c’était un mystère). Il fit claquer sa langue sur son palet d’un air agacé, et s’accroupit difficilement. Il la força sans ménagement à relever le menton. Tiens tiens… Bonjour vous… Gregory regarda alors autour de lui, à la recherche de quelque chose. Finalement, il leva la tête vers Stacy et lui demanda :

« T’aurai pas quelques choses de pointues sous la main ? Une pince à épiler de préférence… »

Après tout, les femmes avaient toujours ce genre de chose dans leur sac non ? Dans la même pochette que celle qui contenait leur maquillage et leur miroir. Il attendit un moment, et fut rassurer en la voyant fouiller son sac. Bien. Elle devait en avoir une. Il pouvait très bien porter la gamine jusqu’à une salle de consultation, là bas, il y avait tout le matériel nécessaire. Mais il n’avait pas envie de perdre du temps, et s’il pouvait jarcler ces deux personnes sans qu’elle n’ait à payer de consultation, c’était mieux que rien. Stacy trouva enfin la dite pince à épiler, et House l’attrapa sans même un Merci. Déjà la jeune fille se remettait à sangloter, son menton étant toujours prisonnier des doigts de Gregory. Il lui lança un regard qui en disait long quant à sa patience et elle se tut immédiatement.

« Bon… Voyons voir ce qui s’est perdu là dedans… »

D’un geste précis, il utilisa la pince et la présenta à l’entrée des narines de la jeune fille. Il essaya d’être le plus délicat possible, ne voulant pas se retrouver avec une mère hystérique sur le dos. 10 secondes plus tard, une fève apparut entre les mains du médecin, libérant le nez de la petite fille. Une fève représentant un personnage de Disney. Pocahontas ? A moins que ce soit la fille là… Jasmine. Avec un air dégouté, il le brandit sous le nez de sa mère et s’exclama :

« Et c’est même pas la période des galettes de Roi ! Vous feriez bien de cacher tout ce qui est petit et dangereux des yeux de votre fille. Et surveillez là, bon sang ! On ne laisse pas un enfant de deux ans sans surveillance. »

Il se releva difficilement, reprenant le dossier qu’il avait posé par terre le temps de s’occuper de la jeune fille. Ah… Un hurlement en moins dans ses oreilles sensibles. S’il pouvait faire la même chose avec tout le personnel soignant, il le ferait immédiatement. Passant sa main libre sur sa cuisse douloureuse, il brandit sous les yeux de Stacy le dossier qu’il avait pris par hasard, et dit :


« J’espère que tu viens seulement pour une angine ou une grippe parce que j’ai Monsieur… Hélène Haron qui m’attends. Oh… et si tu veux récupérer ta pince… »

Il eut un air ironique, avec un sourire en coin. Vu l’endroit où il avait glissé la pince à épiler, elle ne désirait probablement par la récupérer. Lui même trépignait, désirant plus que tout se laver les mains, n’ayant pas eu la possibilité d’utiliser des gants. D’ailleurs, la fillette et sa mère avait déjà disparus.

Arborant toujours un air désinvolte, appuyé contre sa canne, et son dossier brandit dans l’autre main, House examinait attentivement Stacy sans mot dire. Il attendait qu’elle lui dise pourquoi elle était là. La dernière fois qu’elle était venue, ce n’était pas pour une simple visite de courtoisie mais pour sauver son maris. Chose plus ou moins faite. A présent, que voulait-elle ? Aux paroles qu’elle adressa enfin, il se redressa, les sourcils froncés. Ainsi, si elle venait ici, c’était bien pour elle et pour un avis médical. Greg fut un instant indécis, ne sachant comment réagir. Il se sentit tout d’abord inquiet, puis en colère. Pourquoi s’adressait à lui ? Il y avait des centaines d’autres médecins. Et Marc ne serait surement pas heureux de savoir sa femme ici, avec lui. D’un autre côté, il savait que Stacy ne revenait pas ici par pur plaisir. Si elle lui demandait service, c’est qu’elle jugeait qu’il était le plus adapté pour la situation. Or, il ne s’occupait que de cas extrême. Etait-ce le cas ici ? Tout ce débat intérieur s’était fait sans qu’il ne laisse rien transparaitre. Il soutenait sans ciller le regard de son ex, et lorsqu’elle lui proposa de tout de même jeter un œil au dossier, il poussa un soupire agacé. Agacé, il n’était pas. Mais on ne changeait pas la bête n’est-ce pas. Attrapant vivement, presque de manière sec, le dossier, il fit volte face, en lui disant :

« Suis moi… »

Inutile de continuer cette scène –si ça en était une- dans le hall d’accueil, avec pour témoins, les autres patients et le personnel soignant. Mieux valait être en privée pour qu’il lise ce fichu dossier, lui dise ce qu’il pense et la mette à la porte. Il boita jusqu’à ‘sa’ salle de consultation et après avoir glissé les deux dossiers sous son bras, ouvrit la porte et s’effaça pour la laisser entrer. Un peu de galanterie tout de même, il n’était pas un rustre (si ?) ! Une fois tous les deux la pièce, il donna un léger coup de pied pour refermer la porte et alla s’asseoir sur le tabouret du médecin. D’un ton toujours aussi ironique que celui qu’il avait d’habitude, il lui désigna la table de consultation et dit :

« Fais comme chez toi… »

Là, il ouvrit le dossier de Stacy après avoir négligemment jeté celui de la pauvre Hélène sur la commode. Bon, voyons voir… Les yeux de House parcoururent rapidement les premières lignes. Du blabla inutile qui vous ôtait l’envie de lire la suite. Il décida de sauter jusqu’au plus important. Symptôme : Vertiges, perte partielle et fluctuante de l'audition, étourdissement….Mauvais équilibre, acouphènes, nystagmus, nausées et vomissements. Confusion mentale, troubles visuels et Drop Attack. Et ben… Rien que ça ! Songea Greg avec une grimace. Décidément, cette femme était imprévisible. Que ce soit en bon ou en mauvais. Un soupire s’échappa de ses lèvres pour la millième fois et il releva la tête.

« Qu’on dit les autres médecins ? Car je suppose que tu en as vu déjà une cinquantaine avant de te résoudre à t’adresser à moi… »

Il referma le dossier, comme si rien n’était intéressant là dedans. Pourtant il gardait tout en mémoire dans son cerveau. De toute manière, s’il devait s’occuper de Stacy, il referait tous les examen pour être sur. On n’est jamais mieux servis que par soit même. Il entendait déjà Wilson lui dire qu’il ne devait en aucun cas s’occuper de Stacy personnellement. Les sentiments et tout le tralala. Ca risquait de mal finir. Oui oui, il connaissait le refrain. Il lui avait dit la même chose un an auparavant. Tiens d’ailleurs… Curieux, Greg posa son menton sur le haut de sa canne, et demanda, sur le ton de la conversation :

« Au fait, comment va ce bon vieux Marc ? Il est au courant que tu es là ? »

Fixée par House, tout à coup, elle se sentit bien bête... A chaque fois qu'elle revenait c'était pour lui demander un "petit" service, sans qu'elle lui rende rien en retour, sachant très bien que ça leur ferait mal... C'était d'ailleurs la même raison qui la poussait à ne pas revenir si elle n'avait pas d'excuses valables: la peur de souffrir et surtout, étrangement, la peur de le faire souffrir. Pourquoi avoir mal quand on peut l'éviter?
Bien entendu, elle resta à le fixer inlassablement, telle une statue, ne lui laissant absolument pas profiter du spectacle de son trouble intérieur, qu'il aurait, se dit-elle, sûrement apprécié voir.

Puis il réagit enfin, pas violemment tout de même, mais aussi brusquement que cela était possible, ce qui eut pour tout effet de rendre visible l'agacement de Stacy à travers un monumental "levé d'yeux au ciel".
Ce qui la surprit aussi dans son comportement fut qu'aucune bataille ne fut menée et que, malgré l'agacement qu'il montrait, il prenait docilement le dossier.

Elle le suivit tout de même, sans un mot, jusque dans une salle de consultation. Et là, surprise! Il la laissa passer... Un peu de galanterie ne tue personne, mais enfin... La "bête" se laisserait-elle parfois aller à un comportement plus... disons... sociable et doux? Elle savait bien qu'il était de temps en temps plus agréable avec elle qu'avec certains... Mais cela relevait quand même du miracle...
Pour simple remarque, elle lui sourit en franchissant la porte.

Avant d'entrer, elle jeta tout de même un dernier léger coup d'oeil au hall... Sur ce point le médecin avait raison... Pas la peine de se donner en spectacle, d'autant plus qu'elle avait l'impression que certaines personnes étaient suspendues à leurs lèvres.

Pour échapper à leur regard, donc, ils entrèrent tout deux dans une pièce que l'avocate examina d'un oeil distrait avant de sourire, ironiquement bien entendu, au docteur.

"Très aimable à toi."

Elle venait de faire d'une pierre deux coups, en même temps elle répondait à l'ironie d'House et en même temps elle lui montrait qu'elle avait relevé son excès de galanterie, sans rien laisser paraître.

Enfin, le docteur se décida à faire son boulot, ce pour quoi elle semblait être venue le voir, alors qu'elle se remémorait mentalement ce sur quoi les yeux de son ex glissaient.
Pendant ce temps, elle s'assit sur la table que lui avait désigné Grég quelques instants plus tôt, attendant patiemment qu'il sorte soit quelque chose de médical, soit une remarque désagréable.
Finalement, il décida de mêler l'utile au désagréable, ce à quoi elle fut bien obligée de répondre.

"J'en ai vu cinq. Et tous soutiennent que j'ai une maladie très grave et irrémédiable... Je vieillis, et, avec ironie elle rajouta, plutôt mal d'ailleurs."

Elle n'avait pas besoin d'eux pour savoir que son âge avançait, bien qu'elle soit plus jeune que son ex, et qu'ils puissent tout mettre sur le dos de ce phénomène naturel l'énervait au plus haut point.
C'est aussi pour cela qu'elle était ici, bien que, encore une fois, elle ait "omis" d'en parler à certaines personnes.. Comme les amis qui dataient de six ans ou plus.

Comme s'ils pensaient à la même chose il en arriva à parler de Mark, d'abord surprise elle répondit avec une certaine méfiance.

"Oui, il va mieux, je te remercie."

Puis un petit sourire prit forme sur son visage grâce à ses fines lèvres, elle voyait maintenant où il voulait en venir.

"Sache que tout le monde n'est pas comme toi... C'est lui qui m'a poussé à venir."

A présent qu’ils étaient là, autant joindre l’utile à l’agréable, enfin façon de parler, car il doutait qu’il ne puisse y avoir quoique ce soit d’agréable en la présence de Stacy. La manière dont ils s’étaient quittés un an auparavant était sans équivoque. Et leur relations étaient peut-être encore pires qu’elles ne l’avaient été lorsqu’elle l’avait retrouvé pour lui demander de sauver Marc. Si c’était possible. De toute manière, dès qu’il s’agissait de Stacy, House ne savait plus sur quel pied danser. Mais il n’était pas assez idiot pour le montrer. Tout ça pour dire que Gregory avait reposé le dossier de son ex-femme, à côté de celui de ‘Monsieur’ Hélène, sa canne reposait contre la commode et il songea un instant à trouver une activité divertissante qui lui permettrait de s’occuper pendant qu’il écoutait Stacy. Car à part l’écouter, il ne pouvait rien faire de particulier. Surtout pas l’ausculter. Et puis quoi encore ! C’était son ex ! Il n’avait pas le droit de s’impliquer professionnellement avec des personnes qu’il connaissait. S’il devait effectivement s’occuper d’elle, il demanderait à quelqu’un de son équipe de faire tous les examens utiles. Stacy répondit enfin à sa question ( la première) et il ne put s’empêcher de laisser transparaitre son dédain, en claquant sa langue sur son palais.

« Pfff ! Si la vieillesse était une maladie très grave et irrémédiable, on serait bien emmerdés ! Déjà, les médecins seraient réduits de moitié ! Et les hôpitaux ressembleraient plus à des maisons de retraite qu’autre chose ! Brrrrrr ! »

Tout en débitant sa tirade, il s’était mis à tourner sur lui même, le dossier de sa chaise pouvant effectuer une rotation à l’infinis pour le relever ou le baisser. On avait presque l’impression de faire face à un gamin, et non au médecin le plus doué de cet hôpital. D’ailleurs, lui même était assez vieux et il ne souffrait d’aucun mal. Enfin… façon de parler n’est-ce pas ? Stacy était bien placée pour le savoir. Mais si c’était un mal physique, il ne s’agissait pas de cancer, ou de tumeur, ou quoique ce soit de plus grave. Il ne savait pas ce qu’avait Stacy (il n’était pas voyant non plus- les symptômes pouvaient correspondre à une centaine de maladies), mais il doutait qu’il s’agisse d’un cancer où d’une maladie irrémédiable. En tout cas, il l’espérait. Pour elle. Et pour Marc. Ils avaient déjà eu assez d’ennuis comme ça, non ? D’ailleurs, House tendit l’oreille pour entendre la réponse à sa deuxième série de question. Il stoppa son manège de fortune, pour lui faire de nouveau face –à force il commençait à avoir la tête qui tourne- et il planta ses yeux bleu dans ceux de Stacy. Un sourire se dessina alors sur ces lèvres alors qu’il relevait :

« Tout le monde n’est pas comme moi ? Exprime le fond de ta pensée, je t’écoute ! »

Il se redressa, attrapa sa canne et se mit à marcher dans la pièce, allant jeter un coup d’œil par la fenêtre en entrouvrant les stores. Il s’adossa ensuite au mur, à côté des vitres, et fronça les sourcils, comme s’il devait faire face à un problème d’équation hyper compliqué.

« Hum… dans ce cas, Marc est encore plus idiot que je le croyais. Faire la même erreur deux fois. Enfin, pas que je sous-entend que tu vas te jeter dans mes bras, hein ! Je suis pas si arrogant ! Je sais que certaines résistent courageusement à mon charme. »

Dit-il en levant les yeux au ciel, ironique. Greg ne se trouvait pas du tout charmant. Autant physiquement que mentalement. C'est d'ailleurs pour cette raison qu'il taquinait souvent Wilson en sous-entendant qu'il payait des prostitués pour assouvir ses désirs. Il n'était toutefois pas aussi désespérés que ça, pour en arrivant à une situation.