House et ses idées {House}

Il y avait des jours où Gregory s’ennuyait. Si si, c’était possible. Surtout lorsqu’il avait finis son jeu vidéo, et que les épisodes de sa série préférée était ajournées jusqu’au passage de la saison suivante. Bon, bien entendu, House trouvait toujours quelque chose à faire pendant ces moments là. Là n’était pas le problème. Seulement voilà, lui, ce qu’il aimait, c’était les cas spéciaux, originaux. Et il n’en avait pas eu depuis plus d’une semaine.

Il était environ 6h30 du matin lorsque son téléphone sonna. Il envoya tout d’abord son interlocuteur au diable, enfonçant plus profondément son visage dans son oreiller. Il y eut un silence. Puis le téléphone sonna une seconde fois. Et à tâtons, House finit par décrocher, reconnaissant la sonnerie qu’il avait attribué à son ami Wilson. Celui-ci lui apprit qu’il avait passé la nuit à l’hôpital pour traiter une urgence et qu’une patiente de 22 ans venaient d’arriver, avec des symptômes plutôt banales mais qui n’arrivaient que rarement ensemble. Elle avait déjà été traité par 6 médecins différents qui n’avait rien trouvé. C’est cette dernière phrase qui fit tilter House et le voilà qui se levait, tout pimpant, excité à l’idée qu’il allait enfin pouvoir s’amuser. Il se dirigea de son pas hésitant dans la salle de bain, le portable toujours en main. Alors qu’il se brossait les dents, il appela tout le reste de son équipe. Qu’ils aient compris ce qu’il le disait relevait du miracle, étant donné qu’il avait presque toujours la bouche pleine, mais avec le temps, ils avaient finis par s’y habituer et par le connaître sur le bout des doigts. Mais pouvait-on vraiment prétendre connaître Gregory House ? Ce type était du genre imprévisible, pour sur !

Peu de temps après, il était à l’hôpital, rappelant chacun de ses larbins pour savoir ce qu’ils fichaient. Ils auraient déjà du être sur place. Ils n’étaient pas handicapés eux, si ? Il prit donc l’ascenseur, et arriva à son bureau. Chase arriva le dernier, en compagnie de Cameron, avec sa mine endormie. N’éprouvant aucun regret, House en vint directement au sujet principal. Muni de son feutre, il récapitula les éléments qu’ils avaient dans une colonne, puis notait les possibilités de maladies dans une autre. Premières séries d’analyse, qui tombèrent à l’eau lorsque la patiente montra des difficultés respiratoires. Allons bon ! A rajouter sur le tableau. Il fallait donc agir plus rapidement que prévu. Alors qu’ils étaient une fois de plus réunis dans le bureau de Greg, ce dernier décida de répartir les taches pour sillonner le plus de chemin possible en un minimum de temps.

"Peut être que c'est environnemental."

Disait Chase, alors qu’ils tentaient encore une fois de trouver une hypothèse plausible. House resta un moment silencieux, réfléchissant de son côté. Il finit par ajouter cette possibilité au tableau, puis attrapa sa canne, ayant déjà planifié tout ce qu’il désirait.

"Cameron, vous vérifiez toute sorte d'infection existante dans ce monde, Foreman, IRM cérébral. Chase ..."

Il fit une pause pour regarder l'australien, resté seul avec lui dans le bureau et il finit par dire.

"Allez faire un tour chez la patiente pour vérifier votre hypothèse. Oh et puis, je viens avec vous."

Si il y avait bien quelqu’un que House aimait taquiner, c’était bien Chase. Avec sa gueule d’ange, et ses airs innocents… Tout ce qui agaçait Gregory ! Et il ne se lassait pas de le faire sentir à l’australien. De plus, il avait envie d’aller lui même sur place. Cette histoire l’intriguait, et comme nous avons pu le voir précédemment, House s’ennuyait ces derniers temps. C’était donc un bon moyen pour se divertir. Ils prirent la voiture de Chase, car l’idée de prendre la moto de House était tout bonnement ridicule et débile. Bien sur, c’est Greg qui prit le volant…

Ils arrivèrent une vingtaine de minutes plus tard devant la demeure de la patiente. Dans un quartier de bourge, songea aussitôt House, en sortant du véhicule et en faisant le tour pour rejoindre son larbin. Il doutait qu’il y ait quelqu’un à cette heure-ci. Le père bossait et la mère devait être au chevet de la jeune femme. Mieux valait toutefois vérifier avant de pénétrer illégalement dans la maison. Sonnerie. Personne. Bien. Ils allaient donc être tranquilles. Déjà, les yeux du médecin parcourait la façade alors qu’il étudiait les éventuelles solutions pour entrer à l’intérieur. Chase l’interrogea alors, avec cette ironie feinte qui lui était habituelle. Posant son regard sur lui, House prit un air agacé avant de répliquer :

« J’aurai mieux fait de demander à Foreman de m’accompagner. Il a plus d’expérience dans tout ce qui est infraction et vol de voiture. »

C’est sur que ce n’était pas ce petit blondinet, parfait petit gosse de riche, qui allait trouver une solution adéquate. House finit par faire deux pas en arrière, jetant des coup d’œil à gauche et à droite. Puis il souleva un à un les pots de fleur devant la maison. Pas de clé. Ils n’étaient donc pas aussi idiots qu’ils n’y paraissaient. Bon, il y avait bien une fenêtre ouverte à l’étage…

« On pourrait jouer les acrobates, si vous voulez… Ah non ! Rectification : Vous allez jouer les acrobates. Il y a la fenêtre du premier qui est ouverte. Si on ne peut pas passer par là, il faudra aller jeter un coup d’œil dans le jardin. »

Il ponctua sa phrase en désignant la deuxième fenêtre en partant de la gauche, avec le bout de sa canne. Une fois fait, il s’appuya sur cette dernière en fixant le jeune médecin. Bien entendu, cela n’allait pas lui faire plaisir, mais avait-il vraiment le choix ? Et puis, ce n’était pas si haut. Il avait de la chance qu’il y ait des balustrades un peu partout. Espérons qu’il ait fait de l’escalade au collège…

Comme il s’y attendait plus ou moins, l’australien ne sauta pas de joie en entendant qu’il allait devoir jouer les acrobates. Grand bien lui fasse ! Ce n’était surement pas House qui allait le faire. Même s’il l’avait voulu, il n’aurait pu. Mais il ne voulait de toute manière pas le faire et risquer de se casser quelques choses. Alors autant que Chase de rende utile. Il ne l’avait pas emmené ici pour arroser le jardin non plus. Et puis mince ! Il devait avoir 20 ans de moins que lui ! Mais qu’était devenu la jeunesse d’aujourd’hui ? Pensa ironiquement House, alors que le visage de Chase se décomposait à vie d’œil. Son larbin ne tarda d’ailleurs pas à reprendre la parole, se plaignant qu’il n’avait pas envie de se faire choper par la police. Oh ! Et le gout du risque alors ? Ca non plus ça n’existait plus chez les jeunes ? Non mais où va le monde, franchement ! Appuyé sur sa canne, Gregory poussa un soupire et se tourna vers la rue pour regarder autour de lui, franchement. Il ouvrit ensuite les bras en grand avant de s’exclamer.

« Mais personne ne nous voit, ils sont tous occupés à jouer les faux-cul ! C’est ça les bourges, on peut être sur que même s’ils voient quelques choses, ils ne diront rien puisque ce sont des salopards…. »

Il s’approcha de Chase pour murmurer sur le ton de la confidence :

« Ils seraient trop heureux de voir que leurs voisins se sont fait cambrioler. La loi du plus fort mon ptit ! Oh et puis ! C’est pas la première fois que vous jouez les hors la loi pour mon compte alors arrêtez de vous plaindre et bougez vos fesses ! »

Ce qui eut pour effet de faire soupirer son vis-à-vis. Pendant que Gregory tapait les dalles de l’entrée avec sa canne, reproduisant le tempo du chanson, Chase fit le tour des différentes possibilités pour trouver comme grimper. Au bout de quelques minutes, House se mit à fredonner carrément une chanson, nullement troublé par le fait qu’ils étaient toujours devant la porte. Il n’avait pas l’éternité devant lui, mais bon. La patiente risquait à tout moment de clamser à l’hôpital. Cependant, Cameron, Foreman et Cooper étaient là pour ça. A quoi serviraient-ils , s’ils étaient payé à rien faire ? La voix du jeune médecin le ramena sur terre et il stoppa sa chansonnette. Avant de regarder Chase comme s’il venait d’une autre planète. Venait-il réellement de lui demander de faire la courte échelle ? C’est à peine si House pouvait tenir debout sans aide alors faire la courte échelle. Sa jambe allait probablement lui jouer des tours et le faire souffrir. Mais en attendant, ils n’avaient pas d’autres solutions, et il en était conscient. Même si cela l’agaçait royalement. Heureusement que Chase ne semblait pas plus gros qu’un moineau. Pestant dans sa barbe, Gregory balança sa canne contre le mur avant de le rejoindre en boitant. Une fois arrivé à sa hauteur, il répliqua :

« Je vous préviens, s’il m’arrive quoique ce soit, c’est vous qui payez les séances de rééducation ! Et ma dose de vicodine ! »

En espérant qu’il reste pas trois cent ans appuyé sur ses bras. Il n’était pas musclor non plus hein ? Si Chase était aussi maigre qu’un fil de fer, House n’était pas plus gros. Et plus tout jeune non plus. Son dos risquait d’en prendre un coup. Mais c’était les risques du métier n’est-ce pas ? En plus, il se voyait déjà en train de se plaindre dans les jours qui suivent, rejetant la faute sur Chase et lui ordonnant d’être au petit soin pour lui, pour se racheter. Oh ! Pas con comme idée ça ! A revoir ! Gregory s’approcha donc de Christopher et se pencha en avant, les mains tendues, croisées. Son larbin posa le premier pied dessus et, une main sur l’épaule de House, l’autre sur le mur, prit son élan.

« A trois, vous volez jusqu’à la fenêtre. Et je vous rattrape pas en cas de chute… Un…Deux… Trois ! »

Gregory serra les dents alors qu’il sentait tout le poids de son collègue dans ses bras. Et encore, il voyait que Chase faisait un effort pour s’accrocher au mur et ne pas trop se reposer sur lui. Ce dont il lui en était grés. Pressé d’en finir, House souleva légèrement les bras pour le pousser vers le haut et il entendit enfin le blondinet s’accrocher au rebord de la fenêtre. Bien. Espérons à présent qu’il avait assez d’abdominaux pour se hisser à l’intérieur…